L’envie d’écrire : pourquoi continuer à noircir des pages envers et contre tout ?

Où je me demande pourquoi l’écriture reste une passion irrésistible pour les auteurs de fantasy et de paranormal, malgré les défis du monde littéraire contemporain.

Le vertige face à l’infinité des livres

Il y a une question qui revient souvent sur les forums d’écriture et que tout écrivain qui se respecte finit par se poser un jour : qu’est-ce qui nous pousse à écrire ?

Je me la pose moi-même régulièrement. Après tout, il existe déjà une quantité phénoménale de récits, et la production ne cesse d’augmenter, ce qui n’est pas toujours une bonne nouvelle. Il n’y a qu’à aller faire un tour à la Fnac ou de naviguer sur Amazon. Les maisons d’édition refusent à tour de bras de publier de nouveaux auteurs, et l’auto-édition – j’en suis témoin – prend de plus en plus d’ampleur. Face à cette masse colossale d’écrits, on pourrait se demander : “Mais pourquoi rajouter encore des mots à cet océan de pages ?” Certains iraient même jusqu’à penser : “À quoi bon écrire, si l’intelligence artificielle se met à rédiger des livres à la chaîne ?”

Mais laissons de côté les robots scribes pour l’instant. Parlons de l’acte créateur humain et de la passion pour l’écriture.

La voix unique de l’auteur : un atout précieux, mais suffisant ?

On dit souvent que c’est la voix unique de l’auteur qui rend chaque histoire originale, indépendamment de l’intrigue, comme si notre singularité rendait chaque création intéressante. Je suis d’accord jusqu’à un certain point. Certes, la manière de raconter influence la qualité d’une histoire, mais est-ce réellement suffisant pour se lancer dans l’écriture ?

Alors, pourquoi s’acharner à écrire, même quand tout semble déjà dit ?

Concentrons-nous sur l’écrivain de fiction, et plus précisément sur l’auteur de fantasy de façon générale. Ma saga “La Guerre du Conte” et son héroïne Margot Dupain font partie du champ de la fantasy, mon genre de prédilection. Voici quelques motivations qui, selon moi, nous poussent à continuer : l’envie de faire toujours mieux, de créer une œuvre originale, de partager des émotions, et le simple plaisir d’écrire.

L’envie de toujours faire mieux

C’est une motivation puissante, bien que délicate à exprimer. Affirmer qu’on veut surpasser d’autres auteurs peut sembler prétentieux et présente le risque de ruiner une carrière à peine commencée si on la crie sur tous les toits. Pourtant, il faut bien admettre que chaque œuvre a ses faiblesses, ses incohérences. Qui n’a jamais, en lisant un livre ou en regardant un film, pensé : “Pourquoi le personnage fait-il cela ? Cela n’a pas de sens !”

Par exemple, dans Le Seigneur des Anneaux, pourquoi les Aigles n’ont-ils pas simplement transporté l’Anneau jusqu’au volcan ? Cela aurait été plus simple que de confier cette mission périlleuse à un Hobbit. Mais peut-être que Gandalf voulait que Frodon profite du grand air de la Terre du Milieu ! Même chose dans le tome 4 de Harry Potter : pourquoi ce diable de Croupton n’a pas téléporté Harry dès le début en le faisant sortir du collège pour l’amener devant son maître Voldemort ? Il se serait épargné un an d’efforts inutiles. Mais admettons.

On pourrait se demander ce que signifie faire mieux, et surtout, par rapport à quoi, à qui ? La réponse appartient à chacun, car nos exigences varient : elles sont influencées par notre âge, notre contexte, et même notre humeur. Améliorer une œuvre peut signifier ajouter plus d’humour, plus d’action, ou un meilleur rythme. C’est aussi accepter que la perfection est un idéal inatteignable, mais que l’effort pour s’en approcher est ce qui nous fait progresser. C’est cette ambition qui nourrit la créativité et pousse l’auteur à se renouveler.

L’envie de créer une œuvre unique

L’envie de créer une œuvre originale, de laisser une empreinte, n’est pas simplement un acte d’ego, mais une quête de sens, une performance personnelle, presque au sens sportif. Au-delà de l’idée de faire mieux, il y a ce désir viscéral de produire quelque chose qui ne ressemble à rien d’autre, qui reflète nos perceptions, nos rêves, nos doutes. L’originalité n’est pas synonyme de nouveauté pure. C’est la capacité à traduire un univers personnel en quelque chose de reconnaissable, tout en apportant une touche inédite.

Pour “La Guerre du Conte”, j’admets m’être longuement amusé à créer un univers inédit. Margot Dupain n’est pas seulement une jeune fille en quête de sens dans un monde fantastique. Elle est le reflet de mes propres questionnements sur l’existence, sur le destin, la famille, et la dualité entre fiction et réalité. Écrire, c’est offrir une part de soi-même, en espérant que le lecteur puisse y trouver un écho à ses propres interrogations.

Au final, cette envie de créer une œuvre unique, c’est aussi le défi de se démarquer dans un monde saturé d’histoires. Ce n’est pas un acte de rébellion contre ce qui existe, mais une volonté de laisser sa propre marque, sans pour autant chercher à effacer celle des autres. Chaque livre est une contribution à une conversation millénaire, où chaque voix compte. C’est cette diversité qui rend la littérature si fascinante et indispensable.

Le désir de partager et d’émouvoir

L’écriture n’est pas une activité solitaire. Bien sûr, nous écrivons d’abord pour nous-mêmes, pour comprendre nos pensées et structurer nos idées. Mais le véritable but, c’est de partager. Partager une vision, une émotion, un univers. Ce désir de communiquer avec l’autre est profondément enraciné dans l’acte créateur.

Quand je reçois des messages de lecteurs me disant que les aventures de Margot Dupain les ont transportés, qu’ils ont ressenti ses doutes, ses peurs, ses victoires comme les leurs, je réalise que l’écriture est un moyen d’établir des connexions humaines, des liens qui transcendent les mots. Mais susciter des émotions authentiques n’est pas chose aisée. Le lecteur doit ressentir la sincérité derrière chaque mot, ce qui demande à l’auteur d’être vulnérable, d’ouvrir une part de lui-même.

Émouvoir ne se résume pas à faire pleurer ou sourire. C’est plus subtil : c’est réussir à évoquer des questions profondes, à susciter des réflexions qui résonneront longtemps après la dernière page. Si l’écriture peut divertir, elle peut aussi provoquer, interroger, voire déranger. Cet équilibre entre plaisir et profondeur donne à l’écriture son véritable pouvoir. En tant qu’écrivain, j’ai à cœur de divertir. Mais si je peux en plus toucher l’âme du lecteur, provoquer une sorte de dialogue silencieux, alors c’est le jackpot.

Le plaisir d’écrire

Tout le monde sait à quel point écrire est une expérience sensorielle des plus agréables. Toucher le papier, taper sur un clavier, voir son histoire se former sous nos yeux… Ce sont de petits plaisirs qui rendent le processus fascinant. Écrire, c’est également goûter à une liberté totale, celle de pouvoir imaginer sans aucune barrière autre que celles que l’on choisit de s’imposer. On devient le démiurge de son propre univers, avec un contrôle absolu sur les personnages, bons ou méchants.

Le plaisir de l’écriture ne réside donc pas uniquement dans le produit fini, mais aussi dans le processus. Il y a quelque chose d’exaltant à voir ses pensées prendre forme, à donner vie à des mondes qui n’existaient que dans notre imagination. Chaque phrase bien tournée, chaque dialogue sincère, apporte une profonde satisfaction. Créer de l’ordre à partir du chaos, structurer des idées éparses, c’est l’un des aspects les plus gratifiants de l’écriture.

Malheureusement, ces moments d’euphorie s’accompagnent souvent de doutes et de frustrations. Il y a des jours où les mots nous échappent, où la fameuse page blanche nous semble insurmontable. Pour ma part, l’écriture du tome 1 de La Guerre du Conte a parfois été si ardue que j’ai envisagé plusieurs fois d’abandonner. Et pourtant, c’est justement dans ces moments de doute que l’écriture devient un acte de résistance. Chaque petite victoire, aussi modeste soit-elle, constitue une source de joie incomparable.

L’écriture est plus qu’un art, c’est une discipline, un effort qui se renouvelle avec chaque nouvelle page. C’est un besoin irrépressible, presque vital. Chaque mot posé est une petite victoire sur le chaos du quotidien, une manière de donner du sens à ce qui parfois n’en a pas.

Conclusion : l’écriture, une quête sans fin vers l’inconnu

Alors, pourquoi continuons-nous à écrire ? Peut-être pour toutes ces raisons à la fois. Mais il y en a sans doute une autre : l’écriture est une manière de mieux se comprendre soi-même, et d’appréhender les mystères du monde. C’est à la fois un miroir et une fenêtre.

Alors, que l’on écrive pour comprendre, partager ou créer, il y aura toujours de la place pour une nouvelle histoire, pour des voix authentiques, pour des récits qui enrichissent notre perception du monde. A commencer par la nôtre.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Qu’est-ce qui vous pousse à écrire ou à lire ? Comment trouvez-vous votre propre voix ?

 

Découvrez l’univers de La Guerre du Conte et suivez les aventures de Margot Dupain en visitant ma page dédiée (Accueil – La guerre du conte).

Si cet article vous a plu, n’hésitez pas à partager vos propres raisons d’écrire dans les commentaires. Ensemble, continuons de faire vivre la littérature et la fantasy spirituelle, et rappelons-nous que chaque histoire compte, parce qu’elle est le reflet d’une expérience humaine unique.

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